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La tête à l'envers
4 mai 2009

on commence toujours par la même histoire... elle et lui

Il était une fois la magie de la vie, et de la technologie qu'elle apporte. Facebook, vous connaissez ? Un site où l'on peut retrouver toutes les personnes que l'on a perdues de vue avec le temps. Et moi, je me retrouve avec 20 ans de rencontres non abouties en tout genre à rattraper.

Mais avant d'élargir le champ jusqu'à mes copains du bac à sable, je n'ai pensé qu'à une seule personne. Mathis, mon amour de colo que je n'ai pas vu depuis nos 14 ans. Ca fait loin, pas vrai ? Mais bon... Je me suis toujours demandée ce qu'il était devenu après toutes ces années. Parfois, on range quelqu'un dans un coin de sa tête, et on n'y pense plus jusqu'à avoir une sorte de "déclic" qui ravive quelques souvenirs lointains.

Voici donc un "déclic Facebook" : je le recherche, je le trouve (pas de photo de profil, il a toujours été fainéant), je l'ajoute comme "ami", j'attends qu'il accepte, il accepte, j'accède à son profil, je regarde ses photos. Je revois son visage, sa p'tite bouille et je m'aperçois que ce petit diable m'a vraiment manqué. Il a changé, mais pas tant que ça. Et bonne nouvelle, il habite toujours Paris. Sans réfléchir une seconde, je lui écris un message, je commence par les formules d'usage facebook ("salut ! Alors que deviens-tu depuis tout ce temps?"), et je l'informe que ma soeur habite paris maintenant et qu'on pourrait se retrouver éventuellement autour d'un verre lors de mon prochain voyage dans la capitale. J'attends qu'il me réponde. Un peu long je trouve. Mais enfin, la réponse arrive : un message chaleureux (venant de lui), dans lequel il accepte l'invitation.

Je suis dans le métro parisien. Rendez vous devant les marches de l'opéra Garnier. C'est bizarre, mais j'ai peur. Pourtant, y a pas de quoi, vraiment. En sortant du métro, je me sens paralysée. Je ne sais même pas si je vais le reconnaître. Mais je dois sauver les apparences. Je prends une profonde respiration, et m'avance d'un pas assuré vers les marches. Il est là. Je croyais avoir oublié jusqu'à son visage, mais je l'ai repéré instantanément parmi la foule. Et ce n'est plus un petit gosse de 14 ans. C'est un homme, un jeune homme.

Ca y est, il ma vu je crois. Je tremble, mais il ne doit rien percevoir. Il me sourit, je m'approche, lui fait une bise. Ouf, le plus dur est passé. Maintenant c'est lui, moi, et Paris qu'il me fait visiter un peu. J'ai l'impression de me retrouver avec un inconnu, mais en posant mes yeux sur les siens, je constate que son regard n'a pas changé. Je m'en demande même comment j'ai pu vivre sans y penser tous les jours sans exception. On arrive à rire, il me raconte ce qu'il a fait pendant six ans, il s'ouvre à moi, il me confie qu'il s'est souvent égaré. Il a fait tout plein de bêtises mon petit diable, mais il s'en est toujours sorti. On se remémore des souvenirs, il raconte la premiere fois qu'il ma vue, je lui parle de la derniere fois que je l'ai vu.

Et puis je rentre chez moi. Simplement satisfaite de ma journée, simplement satisfaite d'avoir retrouvé celui qui avais tant compté pour moi, son regard si parfait et son sourire dont je m'étais si longtemps passée. Juste un ami, un ami qui a compté autrement auparavant. Je m'endors tranquille, comme si je me sentais complète, comme si j'avais retrouvé une partie importante de moi-même.

Mais il faut que je me réveille. Facebook, c'est beau pour retrouver des connaissances. Mais son nom, je ne pourrais jamais le taper dans la barre de recherche. J'ai tapé tous les autres noms. Et le seul qu'il m'importe vraiment de retrouver ne se laisse pas si facilement trouver. Petit diable n'a laissé que le silence en héritage, et ces retrouvailles n'existeront jamais que dans mon esprit. Ca n'a pas été, chez lui là bas. Et il ne saura jamais que je tremble et que mon coeur ralentit du fait de l'absence. Petit diable me pourrit encore la vie, c'est comme ça. Avec le temps on accepte et on finit par vivre avec... ou plutôt sans.

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